Portrait Boris Pokora

23 Oct

Enseignements

Boris Pokora, tu viens de rejoindre l’équipe enseignante de l’ENM de Villeurbanne en tant que professeur de saxophone dans le département jazz, et nous en sommes très heureux. Peux-tu nous dire comment tu es venu à cet instrument et ce qui t’a attiré chez lui ? Pourquoi ce répertoire ?

L’envie, le besoin de jouer du saxophone me sont venus comme une évidence, vers l’âge de huit ans. J’étais subjugué par des musiciens tels que Stan Getz, Ray Charles ou Sonny Rollins…j’étais pris !

Que dirais-tu à quelqu’un pour qu’il ait envie de se lancer dans son apprentissage ?

Le saxophone, inventé il y a peu, est un instrument merveilleux qui offre des possibilités d’expressions inégalées, une palette d’émotions incroyables. En jouer est une expérience sensorielle, vibratoire, où le corps et l’esprit s’unissent à un instrument par le souffle de la vie.
Une véritable extension du chant.

Quelle serait pour toi la discographie idéale pour connaître l’étendue de cet instrument ?

Chacun peut se faire sa discographie idéale, au vu des si nombreux enregistrements qui ont été faits grâce au saxophone, où tout restait à accomplir, et le reste encore … Mais je pense d’abord à « Kind of Blue » un disque très connu du trompettiste Miles Davis où John Coltrane et Cannonball Adderley excellent comme jamais ! 
Après il y a le mythique « Getz/Gilberto » où Stan Getz développe un lyrisme sans égal , et où on retrouve les fameux titres « Girl from Ipanema » et « Doralice » que j’affectionne particulièrement.
Aussi, l’incontournable « Somethin’else  » de Cannonball Adderley, « A love Suprême » et « The Gentle side of… » de John Coltrane, « Saxophone Colossus  » de Sonny Rollins, « + Eleven » de Art Pepper….j’en passe, évidemment.
Et bien sûr…CHARLIE PARKER !!  

Pour te connaître davantage, peux-tu nous expliquer ton parcours ? Où as-tu étudié ? Des professeurs qui t’ont marqué particulièrement ?

Mon parcours à été riche de musiques diverses, mais toujours porté par le jazz. Tôt j’ai étudié la clarinette (l’absence de professeur de saxophone n’ayant pu assouvir mon désir …) et j’ai, à l’âge de 17 ans, commencé mon apprentissage du saxophone, de manière autodidacte. Bien que j’ai eu la chance de passer par les conservatoires de Toulouse, et surtout de Marseille et enfin Paris, dans le département Jazz, j’ai toujours eu une approche autodidacte de mon apprentissage. Mes « professeurs » ont finalement été tous ces musiciens que j’ai cité plus haut, et bien d’autres encore, dont je m’évertuais à absorber, disséquer et surtout ressentir la musique, afin de, non pas me l’approprier, mais de la comprendre et de m’en inspirer. Un professeur néanmoins, m’a beaucoup marqué et apporté dans mon apprentissage, il s’agit d’André Villegier.

Aujourd’hui, plus que jamais, je reste attentif et ouvert à toutes les musiques, car le jazz, selon moi, à toujours été la musique qui s’est nourri des autres musiques , de toutes les musiques, pour en restituer un mélange aussi savant que sincère, généreux et subtil. J’ai la chance de pouvoir jouer et aborder des styles aussi variés que le jazz de toutes époques, la musique colombienne traditionnelle, les musiques du Brésil, la musique cubaine, et bien d’autres..

Rester à l’écoute, rester ouvert et ne rien se refuser, c’est très important pour moi. 

 Tu fais donc partie de l’équipe de l’ENM pour la rentrée 2019-2020, qu’est-ce qui t’attire dans cette école ? As-tu déjà enseigné auparavant ?

J’ai déjà eu la chance d’enseigner il y a deux ans à l’ENM , grâce à la confiance que m’a témoigné Pierre Baldy, un régal ! Y revenir est pour moi une grande joie. 
C’est une vrai chance d’appartenir à l’équipe pédagogique d’une école qui, hormis les conditions de travail exceptionnelle, (et rares!..)  qu’elle offre aux élèves et aux enseignants, il y règne un esprit dynamique, diversifié dans les élans, et, surtout , c’est un véritable cadeau de pouvoir travailler aux cotés d’élèves motivés, engagés et avant tout passionnés !

Mise à part ton activité pédagogique, quelles sont tes actualités sur la scène musicale ou ailleurs ?

Au cours de ma carrière, j’ai eu l’honneur qu’on me sollicite pour participer à l’enregistrement de plus d’une quarantaine de disques, c’est une grande fierté pour moi de savoir que tant de personnes m’ont fait confiance, un cadeau.
Actuellement, j’ai la chance de travailler avec divers groupes tels que « l’OEUF BIG BAND » (alto, sop, flûte, clar), THE BONGOHP (ténor, chant) musique afro carribéenne, LA GUARRACHA SABROSA (flûte, clarinette, trombone et chant) son cubain, YAPUNTO (Musique Afro- Colombienne) , THE STOMP FACTORY (Swing), XXL (Chanson Jazz-Punk engagée), JOAO SELVA (Pop Brazil 70’s)……
La musique c’est comme la vie, c’est le mélange des choses et des autres !
Vive l’ENM !