Dans les coulisses d’un spectacle – en temps de COVID

Marion Sicard, en service civique au Centre de Ressources Documentaires de l’ENM, a rencontré les différents protagonistes de ce projet : Danièle Clémot, Marie-Zénobie Harlay et l’équipe technique de l’ENM. Elle nous explique les adaptations qui ont dû être faites pour monter ce spectacle sans public.

A l’origine

Ce projet transversal est à l’initiative de Danièle Clémot, enseignante d’accompagnement au piano. D’autres élèves et enseignantes de différents départements ont collaboré à ce spectacle musical et chorégraphié : Marie-Zénobie Harlay (danse contemporaine), Caroline Boisson (théâtre) et Claire Lapalu (culture musicale).

Cette représentation était initialement prévue en mars 2020. Suite à la crise sanitaire, malgré plusieurs reports, la représentation avec un public est annulée début décembre. Elle sera finalement partagée début janvier sur les réseaux sociaux et le site internet de l’ENM.

Danièle Clémot : « A quelques jours d’être joué, le spectacle est annulé. Comment faire ? »

La notion de « représentations d’élèves » à l’occasion de se réinventer. La captation (c’est-à-dire filmer) est née de l’idée de garder une archive d’un travail artistique et de permettre aux intervenants de jouer sur scène. C’est aussi l’occasion de partager un travail avec les autres membres de l’école.

Il faut alors repenser le spectacle pour l’adapter aux nouvelles conditions sanitaires. Seuls les élèves de 3^e cycle et de 3^e cycle renforcé ont pu répéter dans les locaux de l’ENM. Les répétitions sont aménagées en fonction : des masques sont utilisés au possible, du gel hydro-alcoolique à portée de mains et la distanciation physique était mise en place lorsque l’environnement le permettait.

Marie-Zénobie Harlay : « La captation, un travail différent mais tout aussi intéressant »

Pour adapter au mieux le spectacle, une collaboration s’est instaurée entre l’équipe technique, le responsable du studio Samuel Debias, et les 4 enseignantes du projet. Pour cette restitution, plusieurs caméras se sont déplacées selon les scènes pour un meilleur rendu dont une au plafond, gérée à distance et intelligente (car elle suit le mouvement).

Il y a d’abord tout un travail de réécriture et d’adaptation à la captation qui est nécessaire. Pour l’Histoire de Babar, seul l’audio est finalement gardé, un travail graphique complètera le spectacle. Quant aux pièces d’Erick Satie, c’est la dernière et 4^e version qui sera diffusée. Les scènes sont réorganisées selon l’emplacement des caméras, les placements des danseurs évoluent. C’est un projet différent que produit l’équipe technique.

L’équipe technique : « Il a fallu prévoir un éclairage spécifique, réaménager la scène, capter le son d’une autre façon. » La captation est un tout autre travail et demande des qualifications mais la volonté des enseignantes et des collaborateurs permet de pousser le projet au plus loin.

Danièle Clémot : « En tout cas, l’aventure ne s’arrête pas là »

Une 5^e version est souhaitée. Début 2021, après le montage des séquences vidéos, le spectacle sera diffusé sur notre site et nos réseaux sociaux. La pièce Histoire de Babar (audio et illustration), les saynètes de Sports et Divertissements (extraits vidéos) et l’avant-propos du spectacle avec présentation des œuvres par les élèves de culture musicale (audio).
La question qui se pose est : pourquoi pas proposer des archives plus qualitatives des représentations d’élèves ? Les plans fixes ne permettent pas de croiser les regards sur la scène, c’est un travail intéressant qui a débuté.  Cette période aura donné de nouvelles idées à l’équipe de l’ENM ! Toujours prête à s’adapter, à innover et à proposer de nouvelles formes artistiques aux élèves.

Un autre article de Marion : Et pendant ce temps-là… l’équipe technique