Portrait de Sacha Navarro-Mendez

05 Déc

Enseignements

Sacha Navarro-Mendez, tu as rejoint l’année dernière l’équipe enseignante de l’ENM de Villeurbanne en tant que professeure de claviers électroniques et piano et nous en sommes très heureux. Peux-tu nous dire comment tu es venu à cet instrument et ce qui t’a attiré chez lui ? Pourquoi ce répertoire ?

J’ai eu de la chance, car il y avait un piano à la maison, destiné à ma sœur aînée qui venait de débuter l’apprentissage de cet instrument. J’avais donc tout le loisir, petite, de m’y asseoir pour expérimenter, écouter, laisser les sons vibrer… Bref, j’ai eu un véritable coup de cœur pour cet instrument, affinité qu’il m’a été permis de développer dès mon plus jeune âge.

Que dirais-tu à quelqu’un pour qu’il/elle ait envie de se lancer dans son apprentissage ?

Fabriquer et jouer des sons, que ça soit en faisant vibrer des cordes ou en générant des ondes avec des oscillateurs, cela fait partie de mon quotidien : je souhaite à chacune et chacun d’éprouver ce plaisir de créer, ré-inventer et interpréter la musique à travers la pratique d’un instrument. Le clavier en particulier est un outil qui est en outre utilisé dans des esthétiques musicales très diversifiées : il m’a permis, et peut permettre d’être ouvert à de multiples manières de faire de la musique !

Quelle serait pour toi la discographie idéale pour connaître l’étendue de cet instrument ?

Comme je le disais plus haut, le piano, et les claviers en général, couvrent un répertoire musical très large : difficile, donc, de répondre à cette question de manière exhaustive… Mais voici quelques disques qui pourraient donner une idée ces multiples possibilités.
Spaces, de Nils Frahm
Grey Oeans, de Cocorosie
Kid A, de Radiohead
Drukqs, d’Aphex Twin
Citizen of Glass, d’Agnès Obel
Xenophonia, de Bojan Z
Les enregistrements de Martha Argerich, Hélène Grimaud ou encore les sœurs Labèque, notamment dans leur disque Minimalist Dream House

Pour te connaître davantage, peux-tu nous expliquer ton parcours ? Tu as étudié à l’ENM notamment, des professeur·e·s qui t’ont marqué particulièrement ?

Concernant mon parcours, j’ai donc commencé la musique par la pratique du piano, que j’ai notamment étudié au CRR de Dijon dans la classe de Thierry Rosbach. J’ai ensuite suivi la formation du Cefedem Auvergne Rhône-Alpes où j’ai obtenu le diplôme d’état de piano, tout en me formant à l’accompagnement vocal et instrumental dans la classe de Laetitia Bougnol au CRR de Lyon. Après un passage par l’ENM de Villeurbanne, tout particulièrement avec Danièle Clémot, mais aussi auprès d’autres professeurs qui m’ont permis d’approfondir cette pratique dans des esthétiques et disciplines variées (Joël Clément pour la chanson, Clémence Hoyrup et Guillemette Schricke pour la musique ancienne, Vincent Martin pour le jazz, Marie-Zénobie Harlay pour l’accompagnement chorégraphique), puis un retour au Cefedem AuRA,  j’ai obtenu le diplôme d’état d’accompagnement.

J’ai également bénéficié d’une solide formation dans le domaine des musiques amplifiées, entre le CRR de Lyon, le Cefedem et bien sûr l’ENM ! J’ai suivi des cours de claviers/synthés avec Philippe Madile, de MAO et de studio avec Guillaume Dussably, et plusieurs ateliers avec Louis Chretiennot, Gilles Laval et Trong-Hieu Pham… Et puis aussi des cours de chant avec Pascale Auffray et Sylviane Feyssieux. Entre cette offre de formation très riche et mes expériences personnelles, artistiques et pédagogiques, j’ai finalement validé mon diplôme d’état de musiques actuelles amplifiées.

Tu fais donc partie de l’équipe de l’ENM pour la rentrée 2019-2020, qu’est-ce qui t’attire dans cette école ? As-tu déjà enseigné auparavant ?

Comme cela peut par exemple être mis en évidence lorsque j’évoque mon passage à l’ENM en tant qu’étudiante, je trouve qu’un des points forts de cette école est la diversité des disciplines, esthétiques et pratiques proposées. C’est très motivant pour moi, qui suis quelqu’un de plutôt curieux, de travailler dans ce cadre qui appelle constamment à l’ouverture et à l’innovation pédagogique !

Avant, j’ai enseigné dans différents établissements aux profils variés, et dont les spécialités propres ont permis de diversifier et enrichir mon expérience pédagogique. Principalement, j’ai enseigné le piano, les claviers, la musique d’ensemble et accompagné les classes instrumentales et vocales dans les conservatoires de Chalon-sur-Saône, Meyzieu et Vaulx-en-Velin. J’ai également travaillé en tant qu’accompagnatrice chorégraphique, pour les domaines classique et contemporain, au CRR et à l’Opéra de Lyon.

Mise à part ton activité pédagogique, quelles sont tes actualités sur la scène musicale ou ailleurs ?

Parallèlement à mes fonctions d’enseignante à l’ENM, je construis et développe mes propres projets artistiques, depuis la création de bande-sons pour les théâtre et la danse, jusqu’à la mise en œuvre de créations collectives dans des esthétiques plutôt pop, rock et électro. Je m’investis tout particulièrement dans le projet Lux’s Dream, pour lequel je suis auteure, compositrice et interprète. Après des début en solo, la publication de trois disques et une bonne cinquantaine de concerts, le projet évolue en trio : afin d’ouvrir le champ des possibilités artistiques et techniques, j’ai choisi de m’entourer d’un batteur et d’un deuxième claviériste. Suite à plusieurs sessions de résidence dans différentes salles de la régions, nous jouerons nos premiers concerts en trio dès le mois de décembre prochain.

Pour écouter et regarder, c’est par ici :
https://luxsdream.bandcamp.com/album/three

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